Alphonse Barthel, déporté résistant, parti avant de recevoir la Légion d’honneur

Article paru dans le R.L. du 18 mai 2021

mardi 18 mai 2021

Alphonse Barthel était déporté résistant. Ses enfants ont fait les démarches pour que lui soit attribuée la Légion d’honneur. Elle a été accordée mais la crise sanitaire a différé sa remise. Il est décédé avant que le préfet ne lui épingle cette reconnaissance de la patrie.

« La vie de résistant déporté de notre père aurait dû lui permettre d’obtenir depuis longtemps la Légion d’honneur » soulignent ses enfants. Ils racontent : « Notre père avait été marqué par les mémoires de guerre de notre grand-père qui avait été soldat dans l’armée allemande pendant la Grande Guerre en Russie. Entre octobre 1943 et mars 1944, il avait effectué son service en Bavière. Le conseil de révision l’avait affecté dans la SS. Rentré à Metz avant son service militaire, il avait été convoqué à Prague afin d’être incorporé dans la Waffen-SS. Ses parents s’y étaient opposés et avaient pris contact avec un ami cheminot. Il était en lien avec la filière mosellane du réseau « Marie-Odile » issue des FFC. Il l’avait aidé à passer la frontière ».

Détenu au fort de Queuleu…

Alphonse Bartel était alors hébergé dans un appartement près de l’ancienne gare, avec de faux papiers au nom d’Alphonse Guillard. Il devait rejoindre son frère en zone occupée à Melun. Mais victime d’un guet-apens de la Gestapo, il a été fait prisonnier. Détenu au fort de Queuleu, portant le matricule 912, il a été interrogé, emprisonné dans la cellule collective n° 5 « où il devait rester assis sur un banc, les mains liées et les yeux bandés ». Après l’évasion de quatre prisonniers, le 19 avril 1944, il devait participer aux corvées de camp. Il fut alors transféré dans la cellule des travailleurs et affecté à des travaux d’entretien et aux corvées.

…puis à la prison judiciaire de Metz, rue Maurice Barrès

« Lorsqu’il fut affecté à l’extérieur du camp dans l’enceinte du fort, qu’il a réalisé qu’il était à Metz. Il fut transféré le 2 juin 1944 à la prison judiciaire de Metz, rue Maurice-Barrès. « Menotté en permanence, il portait le numéro d’écrou 2/9/44 et avait été condamné à mort le 14 août 1944. Il fut libéré de la prison le 2 septembre de cette même année au moment de la panique des autorités allemandes face à l’approche américaine. »

Le titre de déporté résistant

Alphonse Barthel a obtenu le titre de déporté résistant après la guerre. Il est malheureusement décédé sans avoir reçu des mains du Préfet la Légion d’honneur. Le 8-Mai dernier, ses enfants n’ont pu assister à la cérémonie au fort de Queuleu au milieu des autorités, du fait des mesures sanitaires. « C’est ce qui nous a fait le plus mal » témoignent-ils.

Un hommage du Maire

Lors de la cérémonie en comité restreint devant le monument aux Morts de Montigny, sans public, ses deux fils ont pu entendre Jean-Luc Bohl rendre hommage à leur père. Une consolation pour se souvenir du dernier membre du réseau Marie-Odile.

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Les chantiers de la métropole vus du ciel : le quartier Lizé

Article paru dans le R.L. du 9 mai 2021

dimanche 9 mai 2021

Un nouveau lieu de vie est en train de naître sur les friches du quartier Lizé. Dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte, le projet prévoit la réalisation de 750 logements en trois phases. Grâce aux images du pilote de drone Jean-François Mestre, on imagine plus facilement à quoi cet espace va bientôt ressembler.

Par Céline KILLÉ[Photo 1] Sur cette photo aérienne de la partie ouest du quartier Lizé, on distingue, en bas, les jardins des maisons de la rue de la Prévôté. Une rue avec des parcelles à lotir sera réalisée parallèlement. Dans la partie centrale (qui sera traversée par la ligne de bâtiments rouges), un parc sera aménagé, bordé de collectifs et de commerces. Photo DR/Jean-François MESTRE

C’est fait

• Un éco-quartier. En 2019, la signature de la charte d’un éco-quartier a marqué la première étape de ce projet qui prévoit de reconstruire, en lieu et place du quartier Lizé, en conservant ses bâtiments les plus remarquables et en plantant un grand nombre d’arbres.

L’éco-quartier dessiné par Wilmotte & Associés architectes sera aménagé par un groupement (Eiffage Aménagement, CM-CIC Aménagement Foncier, Demathieu Bard Immobilier) et des promoteurs (Eiffage Immobilier, Habiter Promotion et Claude Rizzon).

• Les démolitions. – Après la cession du terrain militaire à la Ville en 2019, l’EPFGE (Établissement public foncier du Grand-Est), qui assure le portage, a désamianté et dépollué le site. Depuis l’automne dernier, les démolitions des bâtiments ont été réalisées.

C’est en cours

• Des fouilles archéologiques. – Le pôle Archéologie préventive de Metz-Métropole procède à des fouilles sur l’ancienne place d’Armes du quartier Lizé, sur une surface de 7 450 m², où l’on a découvert trois urnes funéraires de l’âge du Bronze (le carré d’herbe sur la photo 2, avec deux poteaux et une voiture blanche). « On tente de trouver les tombes. Cependant, le terrain a été largement chamboulé lors de la construction de la caserne », prévient Jean-Luc Bohl, maire de Montigny-lès-Metz et premier vice-président chargé de l’économie à la Métropole. Le diagnostic a également fait état de la présence (connue) de la voie romaine Agrippa du Ier siècle av. J.-C. en front de rue (sur l’alignement des bâtiments le long de la rue Franiatte). Ici, les fouilles ont vocation à faire du récolement et sont moins profondes.[Photo 2] Sur cette partie Est du quartier Lizé, on distingue les bâtiments en brique rouge qui longent la rue du Général-Franiatte, avec l’ancien bureau de De Gaulle (au centre, avec les sacs blancs devant) lorsque, colonel, il commandait le 507e régiment de chars de combat. Photo DR /Jean-François MESTRE

C’est à faire

• La maison du projet en septembre 2021. – Dans le cadre d’un chantier de réinsertion prévu cet été, la société Reavie va construire la maison du projet avec des matériaux récupérés sur le chantier de démolition. L’installation prendra place dans un ancien hall aux briques rouges, à l’extrémité nord du terrain. Un belvédère sera réalisé pour offrir aux visiteurs une vue imprenable sur le chantier. Un film tourné au drone, avec l’intégration des permis de construire et des arbres plantés, sera diffusé. L’entrée se fera rue Justin-Beauqué.

• Une nouvelle rue cet été. – Après les fouilles, les travaux de démolition reprendront. À commencer par le bâtiment en U rouge (dont on voit un morceau en bas, tout à droite de la photo 2), à l’angle de la rue Franiatte et d’une rue à construire qui sera parallèle à la rue de la Prévôté (en bordure des jardins, photo 1).

• Un lotissement et une résidence Cocoon’Ages d’ici fin 2022. – Des parcelles à lotir pour maisons individuelles seront aménagées en bande tout le long de la nouvelle rue, le long des jardins de la Prévôté (en bas à gauche, photo 1). À chaque bout de cette voirie, côté rue Franiatte et côté rue Saint-Ladre, un collectif sera construit.

L’entrée du quartier sera aménagée (le début de la voie qui traverse le quartier d’est en ouest) avec deux bâtiments de part et d’autre de la voie, des cellules commerciales et un marché.

Sur le terrain actuellement fouillé par les archéologues, une bâtisse en forme de L sera réalisée pour accueillir Cocoon’Ages, une maison intergénérationnelle de 82 appartements avec une salle de convivialité et une conciergerie.

• La Maison de la solidarité et des logements sociaux dans un an. – Dans le cadre de la première phase du chantier également, le conseil départemental installera son centre médico-social dans l’ancien bureau rénové du général De Gaulle, à l’entrée du quartier, le long de la rue Franiatte (le bâtiment rouge avec un toit gris et les sacs blancs devant, photo 2). Le bâtiment voisin (dans le prolongement, au fond, derrière les arbres) sera réhabilité pour du logement locatif social (47 lots). Au total, 370 logements doivent être réalisés d’ici la fin 2022.

• La réalisation de la partie centrale d’ici 2024. – La seconde phase du chantier devrait être livrée d’ici la fin 2024 avec la réalisation d’environ 195 logements collectifs dans la partie centrale autour d’un parc.

Plus de 550 arbres, des noues, seront plantés à terme dans le cadre de ce parc de 1,2 hectare selon l’aménagement paysager du bureau d’études Land’Act. Dans la longère centrale (bâtiment allongé en brique rouge et toit gris, photo 1), un équipement culturel sera aménagé.

• Les commerces et du logement au nord d’ici 2026. – Un hall commercial (au bout du terrain, au nord-est) sera aménagé avec une dominante bio d’ici 2026. Dans toute la partie nord, des parcelles à lotir et des collectifs seront réalisés avec un total de 185 logements pour cette troisième phase du chantier.

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Un Stolperstein pour rendre hommage à Paul Simminger

Paru dans le R.L. du 04/05/2021

mardi 4 mai 2021

Des Montigniens habitant la rue Paul-Simminger vont bientôt voir fixé sur le ban communal un Stolperstein. Il s’agit d’un petit pavé en laiton. La ville, par ce geste, rappellera que ce fut un héros martyr du régime nazi qui n’a pas hésité à le juger, et à le condamner à mort le 27 janvier 1943.La famille de Paul Simminger. (photo Montigny Autrefois)

Paul Simminger travaille avec son père et ses trois frères dans l’atelier de vitrerie d’art installé au 114, rue de Pont-à-Mousson. Il n’échappe pas à la mobilisation de 1939. Il est fait prisonnier à Calais, transféré à Königsberg, en Allemagne. Il est libéré en tant qu’Alsacien-Lorrain. Fin 1940, il est expulsé de Montigny, entre en contact avec le groupe de résistance L’Espoir Français à Nancy, qui travaille pour le compte du réseau de renseignements clandestin Kléber Uranus. L’Armistice n’est pas encore été signé.

Le but de l’Espoir Français est de conserver le souvenir de la France, de garder et réveiller les sentiments pro-français de la population, d’affirmer l’appartenance de la Moselle à la France et autant que possible de nuire à l’Allemagne et d’aider à la victoire des armées de la France libre de Charles De Gaulle.

Arrêté le 8 juillet 1941

Chargé des liaisons avec les antennes du réseau en zone interdite, Metz notamment, il est arrêté le 8 juillet 1941 à la suite d’une dénonciation. Il est déporté au camp de Hinzert. Inculpé de haute trahison avec 18 autres membres du groupe L’Espoir Français, il est transféré à la prison de Trèves où il est jugé et condamné à mort par le Volksgerichthof (tribunal du peuple). Il subit l’odieuse sentence sans faiblir et sans avoir parlé.

Décapité en 20 secondes

À Cologne, le 30 juillet 1943, le bourreau est absent. C’est donc le premier contremaître mécanicien Hacker, aidé par l’aspirant au poste de bourreau Hans Mühl, qui décapite les trois condamnés : le docteur Bricka de Toul, Paul Simminger de Montigny-lès-Metz, Roger Noël de Nancy et ce en 23 secondes pour le premier et 20 secondes pour chacun des deux autres. Cela après lecture, par l’interprète Engeslhardt de la Gestapo, du jugement du tribunal du peuple, venu de Berlin à Trèves pour les condamner à mort en date du 27 janvier 1943.

Le corps mutilé de Paul Simminger repose dans le cimetière Litaldus de Montigny. Il a été élevé au grade de lieutenant, titulaire de la mention Mort pour la France. Il a reçu la médaille de la ville, la croix de chevalier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palme. Le tout à titre posthume.

En hommage à ce héros, les Montigniens vont bientôt voir fixé sur le ban communal un Stolperstein. Il s’agit d’une « pierre d’achoppement », c’est-à-dire une « pierre sur laquelle on trébuche ». Les Stolpersteine sont une création de l’artiste berlinois Gunter Demnig.

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Le résistant Marcel Ney aura son Stolperstein

Paru dans le R.L. du 03/05/2021

lundi 3 mai 2021

La Ville de Montigny-lès-Metz va faire installer un Stolperstein au nom de Marcel Ney. Ces pavés en métal, créés par l’artiste berlinois Gunter Demnig, honorent la mémoire des victimes du nazisme. Dont Marcel Ney, enfant de la commune.

Marcel Ney aura aussi son Stolperstein, pavé recouvert d’une plaque de laiton, sur le ban communal.

La ville, par ce geste, tient à rappeler qu’il a été un héros martyr du régime nazi. Beaucoup ne connaissent son nom que parce qu’un stade de la ville le porte, même si plus personne ne vient y jouer.

Né le 3 janvier 1923 à Montigny-lès-Metz, il est mort le 23 juin 1942 à la prison de Mannheim (Allemagne). Scout et étudiant à l’école supérieure (actuellement lycée Louis-Vincent), Marcel Ney habitait Montigny-lès-Metz (Moselle annexée).

Le réseau Espoir français

Dès 1940, au lendemain de l’invasion du sol de France, un groupe d’étudiants messins se forme dans le but de renseigner la Résistance sur les mouvements de troupes allemands.

Ils prirent le nom de réseau « Espoir français » et agissaient en liaison avec des Résistants de Nancy et de Lons-le-Saunier. Après que l’Espoir français de Metz s’orienta vers le collectage d’informations politiques, économiques et militaires pour le réseau Uranus de Nancy, Robert Granthil, responsable du groupe le persuada de se laisser embaucher à la Poste de Metz pour surveiller les échanges téléphoniques et le courrier allemand.

Une répression féroce

Embauché au tri, il détourna des lettres qui lui semblèrent importantes. Ney a été arrêté le 7 juillet 1941, interné et interrogé à la prison de Metz, transféré avec vingt camarades mosellans à la prison de Sarrebruck (Allemagne).

Suite à l’arrestation d’un de ses membres avec différents documents, le groupe a été démantelé par la Gestapo en juin-juillet 1941. La répression des Allemands a été rapide et se traduisit par 21 arrestations et deux condamnations à mort, ainsi que le démantèlement du réseau.

Il n’arrivait pas à coudre les 20 guêtres exigées quotidiennement. Sa ration journalière a été diminuée. Il tomba malade et a été transféré à la prison hôpital de Mannheim, où il décéda le 23 juin 1942 de tuberculose avant même le jugement du groupe de Résistance.

Son corps mutilé a été rendu à la famille et donna lieu à des obsèques suivies massivement par les habitants de Montigny.

La ville de Montigny-lès-Metz attribua son nom à un stade sis sur le ban de Marly, mais dont elle est propriétaire.

Embauché au tri

Embauché au tri, il détourna des lettres qui lui semblèrent importantes. Ney fut arrêté le 7 juillet 1941, interné et interrogé à la prison de Metz, transféré avec 20 camarades mosellans à la prison de Sarrebruck (Allemagne). Suite à l’arrestation d’un de ses membres avec différents documents, le groupe fut démantelé par la Gestapo en juin-juillet 1941. La répression des allemands fut rapide et se traduisit par vingt et une arrestations et deux condamnations à mort ainsi que le démantèlement du réseau.

Il n’arrivait pas à coudre les 20 guêtres exigées quotidiennement. Sa ration journalière fut alors diminuée. Il tomba malade et fut transféré à la prison hôpital de Mannheim où il décéda le 23 juin 1942 de tuberculose avant même le jugement du groupe de Résistance. La ville de Montigny-lès-Metz attribua son nom à un stade sis sur le ban de Marly mais dont elle est propriétaire.

Marcel Ney fut emprisonné et torturé à mort, le 23 juin 1942 à Mannheim ce avant même d’être jugé. Son corps mutilé fut rendu à la famille et donna lieu à des obsèques suivies massivement par les habitants de Montigny.

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Les serres du Jardin botanique ne datent pas de l’Exposition universelle !

Paru dans le R.L. du 20/04/2021

mardi 20 avril 2021

Les serres du Jardin botanique ne sont pas celles qui ont été construites pour l’Exposition universelle de 1861. L’information a été dévoilée un peu au hasard, lors de recherches entamées lors des 150 ans du site. Retour sur l’histoire d’une confusion.Les serres du Jardin botanique de Metz vont être restaurées. Photo RL /Karim SIARI

Surprenant ! Les serres actuelles du Jardin botanique de Metz ne sont pas celles qui ont été construites à l’occasion de l’Exposition universelle de 1861, contrairement à ce que tout le monde croyait jusqu’alors. Une incroyable découverte faite un peu par hasard. « Pour les 150 ans du Jardin botanique, fêtés en 2017-2018, nous avons monté une grande exposition pour reconstituer leur histoire, indique Aurélie Rotini, responsable technique et scientifique du jardin. Au préalable, Laura, en service civique, a fouillé dans les archives municipales et départementales, afin d’en reconstituer les grandes étapes et de faire le lien entre l’ancien jardin de la colline Sainte-Croix de 1802 et celui-ci ». Des heures et des heures de recherches qui permettent de revoir de vieilles gravures des serres conçues pour l’Exposition universelle de 1861.Clichés des serres de l’exposition universelle de 1861. Photo DR

La conception des serres actuelles du jardin botanique a toujours été attribuée au ferronnier Pantz. Mais lorsque les anciens clichés sont extraits des archives, la question de savoir où se trouvaient précisément ces serres se pose. « On ne les retrouvait pas sur les photos datant de l’Exposition universelle », avoue Aurélie Rotini.
Le mystère demeure… jusqu’en 2019. Cette année-là, une étude est lancée pour restaurer les serres dont les pierres portent de grosses fissures. L’architecte du patrimoine qui remporte l’appel d’offres entame alors une étude globale, couplée d’une étude historique.Des travaux sont prévus sur la façade et les verrières des serres. Photo RL /Karim SIARI

L’incendie qui ravage

Il semblerait donc qu’en 1862, la serre de l’Exposition universelle aurait été démontée pour être implantée à l’extrémité nord du quai Saint-Pierre. Puis elles auraient été transférées au Jardin botanique dans les années 1880, pendant l’Annexion. Dans un premier temps, cette serre dite Fabert est louée par la Ville. C’est d’abord un lieu d’exposition et une salle de réunion pour les associations, avant d’abriter, en 1872, une activité de café-restaurant. « Enfin, dans les archives municipales, on apprend encore que “dans la nuit du 24 au 25 septembre 1876, la serre du jardin Fabert a été entièrement détruite par un incendie”, reprend l’architecte. Si ces sources sont exactes, comment la serre de l’Exposition universelle aurait pu se retrouver dans le jardin botanique en 1880, alors qu’elle aurait disparu en 1876 ? Le second transfert semble discutable, d’autant que les dimensions et l’emprise au sol des serres de l’Exposition universelle n’ont strictement rien de comparables avec les serres actuelles ».Les essences sont fragiles, les travaux des serres sont donc soumis au rythme des saisons. Photo RL /Karim SIARI

L’architecte Wahn qui reconstruit

L’enquête se poursuit et Jacques Fabbri certifie qu’« un plan de janvier reproduit les serres actuelles et est signé Wahn, l’architecte de la Ville sous l’Annexion. Le cartouche des planches indique qu’il s’agit alors des nouvelles serres ».

Il semblerait donc que les serres actuelles du Jardin botanique ont été réalisées et implantées à cette époque-là. « La forme des menuiseries extérieures et intérieures est bien définie sur les planches graphiques, et nous les retrouvons sans ambiguïté. Seules les façades latérales dévoilent une légère modification à la réalisation. Les serres adossées ont également été totalement transformées en 1996. »

Et maintenant ? Les serres vont être restaurée s, à partir du printemps, car les travaux sont soumis au rythme des saisons. Trois années de chantier sont programmées : 2021 restauration de la façade avant et des parties latérales. Puis réfection des grandes verrières en 2022 et des passerelles en 2023.

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Quartier Lizé : le chantier vu du ciel…

Article paru dans le R.L. du 15 avril 2021

dimanche 18 avril 2021

Le quartier Lizé tel qu’il se présente actuellement a de quoi surprendre tous les Montigniens qui l’ont connu du temps de son activité militaire. Jean-Michel Wilmotte, l’architecte en charge du projet de transformation du site, avait annoncé tout ce qui devait disparaître ou être conservé.

Grâce à Jean-François Mestre, pilote de drone professionnel, qui nous permet de publier la vue panoramique qu’il a faite il y a quelques jours, on se rend mieux compte de la surface ainsi rendue au civil, après plus d’un siècle « militaire ». Désamiantage, dépollution, déconstruction… Les engins aux mâchoires d’acier vont laisser place, dans quelques jours, à d’autres engins qui auront une tout autre fonction : celle d’implanter les canalisations et les réseaux divers. Il faudra encore quelques mois pour bien se rendre compte de l’implantation des différents immeubles et de la zone pavillonnaire. L’entreprise Hollinger s’est presque retirée du terrain. Les engins partent petit à petit, tout comme les camions qui ont évacué les différents matériaux, après un tri strict. Bientôt, le bâtiment de la rue Franiatte qui ne sera pas conservé disparaîtra, en raison de la création d’une rue pénétrante qui reliera cette rue Franiatte à la rue Saint-Ladre.

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Pourquoi n’y a-t-il pas de gare dans la commune ?

Paru dans le R.L. du 26/03/2021

dimanche 28 mars 2021

À l’heure où tout le monde prône les déplacements propres, on peut se demander pourquoi Montigny-lès-Metz (qui possédera bientôt un nouvel atelier d’entretien SNCF), ne possède pas de gare voyageurs.

En réalité, l’histoire a joué un sale tour à Montigny-lès-Metz.

Construction de l’embranchement de Nancy à Metz de la ligne Paris-Strasbourg

Le projet présenté en 1844 reçut l’approbation de la Compagnie Paris-Strasbourg. L’importance économique du chemin de fer est défendue par les instances régionales : le nœud ferroviaire n’est qu’un compromis qui tient compte des enjeux économiques.

Le conseil municipal de Metz adhéra à l’exécution du projet de station présenté par la Compagnie de Strasbourg selon les conclusions du rapport des 12 et 15 février 1847 qui stipule et impose que le chargement et le déchargement des marchandises se fassent exclusivement à la station de Metz, et qu’à Montigny, il y aurait une enceinte fermée où l’on établirait ni bureau de voyageurs, ni service pour la livraison expédition ou entrepôt de marchandises.

L’assurance donnée par l’ingénieur en chef de la Compagnie a déterminé le vote du conseil qui a donné son accord, à condition que cette condition soit remplie.

Un atelier de réparations de locomotives

En réalité, il n’y aura à Montigny qu’un atelier de réparations de locomotives. Il faut noter que la ligne qui se dirige vers Nancy (et surtout l’ouvrage de protection) est située sur des jardins de particuliers.

Le conseil des Ponts et chaussées donna son accord entre Frouard et Metz, ainsi que le comité des fortifications. Le 20 juin 1850, l’embranchement de Nancy à Metz était ouvert à l’exploitation depuis une gare provisoire construite en bois devant les remparts.

Depuis le 1er décembre 1844, d’après les ordonnances françaises à Metz, les marchandises en transite sont soumises à l’octroi et chaque ville a ses propres règlements et tarifs. À Montigny-lès-Metz l’octroi a été institué en périphérie de la ville plus tard (1904).

La Ville de Montigny est préoccupée par l’écoulement des eaux depuis la source des Joncs et la Compagnie garantit le captage des eaux et leur conduite jusqu’aux fontaines. La ligne passant en partie sur le terrain communal, la commune vend des parcelles, ce qui permet de construire de nouvelles classes pour les élèves.

Demandes de construction d’une gare (1908, 1911 et 1922)

La construction de la nouvelle gare de Metz, inaugurée en août 1908, provoque une demande de la commune de Montigny visant à l’aménagement d’une station ferroviaire. Cela sans succès. À l’occasion de nouveaux travaux dans les installations de Montigny Ouest en 1911, le conseil municipal réclame une nouvelle fois la construction d’une gare. À nouveau sans succès.

Le problème de la création d’une gare revient comme un serpent de mer. Dans sa réunion du 20 octobre 1922, l’assemblée municipale, une nouvelle fois, en réclame la création. Prenant pour argument qu’une ville de 12 000 habitants devrait en être dotée. Cette énième requête trouvera autant d’écho que les précédentes, à savoir aucune.

En fait c’est la configuration complexe du réseau de voies engendrant des frais importants et un coût énorme qui fit capoter le projet. Mais aujourd’hui alors qu’on va construire de nouvelles halles à l’emplacement des anciens ateliers, cette question reviendra peut-être à l’ordre du jour.

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Fouilles : les quatre questions de La Horgne

Paru dans le R.L. du 19/03/2021

vendredi 19 mars 2021

 

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Un « Stolpersteine » en mémoire de Félix Peupion

Paru dans le R.L. du 04/03/2021

jeudi 4 mars 2021

Un Stolpersteine, petit pavé en laiton, sera placé prochainement par la municipalité sur le trottoir, à Montigny-lès-Metz. Il rappellera où habitait Félix Peupion, comme c’est le cas dans de nombreux pays pour les victimes du régime nazi, persécutées, déportées ou assassinées entre 1933 et 1945

Félix Peupion était un homme politique et un valeureux combattant des deux conflits mondiaux, un résistant disparu dans l’horreur de Dachau.

Félix Peupion est né le 19 avril 1882 à Charleville, dans les Ardennes. Il était conseiller municipal de Montigny depuis 1925. Élu maire en 1927, il fut réélu en 1929 puis en 1935. Il transforma la ville grâce à une urbanisation débutée sous la Première annexion (18 000 habitants en 1934, garnison comprise). Il sut faire face à cette évolution en créant un Office d’habitation à bon marché et fit construire plusieurs lotissements. On lui doit un groupe scolaire destiné à recevoir 600 élèves inauguré le 12 juillet 1936. La débâcle de 1940 met fin à son engagement civique.

En zone libre

Dans les Vosges, avec la IIIe armée, il est fait prisonnier, s’évade, se terre dans la forêt, réussit à gagner Paris et la zone libre en octobre 1940, à Clermont-Ferrand, avec sa famille, et reprend du service au 4e bureau de la 13e Région militaire.

Il reçoit les prisonniers libérés ou évadés, s’occupe de leur reclassement. Il organise un réseau affilié à l’ORA, que dirige le général Frère, prend en charge ceux qui souhaitent rejoindre la France libre, s’occupe de trouver des caches pour les armes parachutées. La Gestapo veille. Le 7 avril 1944, jour du Vendredi saint, Félix Peupion y est convoqué. Le 15 avril 1944, il est arrêté. Commence alors un calvaire de dix mois

Transféré au camp de Dachau

À la prison militaire du 92e RI de Clermont-Ferrand, il est enfermé, transféré à Compiègne dans la chambrée 13 du bâtiment 6.

Le 2 juillet 1944, le convoi 7 909 quitte la gare. 2 166 déportés sont enfermés par groupes de 100. Un voyage hallucinant de quatre jours. L’asphyxie et la soif y provoquent d’indescriptibles scènes de folie. Le deuxième jour, il n’y a que 24 survivants. Le 5 juillet, quand le convoi arrive au camp de Dachau, on sort du train 536 cadavres.

Matricule 77 271

Jean Schneider, arrivé au camp le 4 septembre 1944, après avoir été détenu au Struthof, raconte que Félix Peupion, matricule 77 271, semble résister aux épreuves physiques et garde un excellent moral. Pourtant, il entre à l’infirmerie au plus fort de l’hiver avec une pneumonie grave, contractée dans les blocks non chauffés, par une température de -20°C. Maladie fréquente pour des prisonniers vêtus de haillons, chemises déchirées, pantalons en loques, sans tricot ni chaussettes, et qui n’avaient pour toute nourriture qu’un quignon de pain noir et lourd, et une soupe maigre et claire par jour. Pourtant, il allait vers sa guérison. À peine tiré du danger, il fut rendu au camp. « Ce sera ma mort », dit-il. Au block, au bout de quelques jours, il contracte une dysenterie. Félix Peupion meurt dans la nuit du 10 février 1945.

Dans l’armée française

Sa carrière dans l’armée française avait commencé avant 1914. Il se trouvait en Lorraine annexée quand l’état de danger de guerre fut proclamé. Il passe la frontière pour rejoindre les rangs de l’armée. En août, il a le grade de sous-lieutenant. Il est décoré de la croix de guerre avec trois étoiles et palme, après avoir planté le drapeau du 409e RI sur la butte de Souain, au nord de Reims, lors de l’offensive de septembre 1918. Le capitaine Peupion fut fait chevalier de la Légion d’honneur. Commandant de réserve en 1939, il est affecté à la mobilisation de septembre, au 2e bureau de l’État-Major de la IIIe armée installé au fort Jeanne-d’Arc (Rozérieulles). C’est lui qui, dans la nuit du 10 mai 1940, accueillit, à la frontière, la Grande-Duchesse du Luxembourg et sa famille qui fuyaient devant l’envahisseur.

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Le destin tragique du général Charles DELESTRAINT

Paru dans le R.L. du 03/03/2021

mercredi 3 mars 2021

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