Un Stolperstein pour rendre hommage à Paul Simminger

Paru dans le R.L. du 04/05/2021

mardi 4 mai 2021

Des Montigniens habitant la rue Paul-Simminger vont bientôt voir fixé sur le ban communal un Stolperstein. Il s’agit d’un petit pavé en laiton. La ville, par ce geste, rappellera que ce fut un héros martyr du régime nazi qui n’a pas hésité à le juger, et à le condamner à mort le 27 janvier 1943.La famille de Paul Simminger. (photo Montigny Autrefois)

Paul Simminger travaille avec son père et ses trois frères dans l’atelier de vitrerie d’art installé au 114, rue de Pont-à-Mousson. Il n’échappe pas à la mobilisation de 1939. Il est fait prisonnier à Calais, transféré à Königsberg, en Allemagne. Il est libéré en tant qu’Alsacien-Lorrain. Fin 1940, il est expulsé de Montigny, entre en contact avec le groupe de résistance L’Espoir Français à Nancy, qui travaille pour le compte du réseau de renseignements clandestin Kléber Uranus. L’Armistice n’est pas encore été signé.

Le but de l’Espoir Français est de conserver le souvenir de la France, de garder et réveiller les sentiments pro-français de la population, d’affirmer l’appartenance de la Moselle à la France et autant que possible de nuire à l’Allemagne et d’aider à la victoire des armées de la France libre de Charles De Gaulle.

Arrêté le 8 juillet 1941

Chargé des liaisons avec les antennes du réseau en zone interdite, Metz notamment, il est arrêté le 8 juillet 1941 à la suite d’une dénonciation. Il est déporté au camp de Hinzert. Inculpé de haute trahison avec 18 autres membres du groupe L’Espoir Français, il est transféré à la prison de Trèves où il est jugé et condamné à mort par le Volksgerichthof (tribunal du peuple). Il subit l’odieuse sentence sans faiblir et sans avoir parlé.

Décapité en 20 secondes

À Cologne, le 30 juillet 1943, le bourreau est absent. C’est donc le premier contremaître mécanicien Hacker, aidé par l’aspirant au poste de bourreau Hans Mühl, qui décapite les trois condamnés : le docteur Bricka de Toul, Paul Simminger de Montigny-lès-Metz, Roger Noël de Nancy et ce en 23 secondes pour le premier et 20 secondes pour chacun des deux autres. Cela après lecture, par l’interprète Engeslhardt de la Gestapo, du jugement du tribunal du peuple, venu de Berlin à Trèves pour les condamner à mort en date du 27 janvier 1943.

Le corps mutilé de Paul Simminger repose dans le cimetière Litaldus de Montigny. Il a été élevé au grade de lieutenant, titulaire de la mention Mort pour la France. Il a reçu la médaille de la ville, la croix de chevalier de la Légion d’honneur et la Croix de guerre avec palme. Le tout à titre posthume.

En hommage à ce héros, les Montigniens vont bientôt voir fixé sur le ban communal un Stolperstein. Il s’agit d’une « pierre d’achoppement », c’est-à-dire une « pierre sur laquelle on trébuche ». Les Stolpersteine sont une création de l’artiste berlinois Gunter Demnig.

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Le résistant Marcel Ney aura son Stolperstein

Paru dans le R.L. du 03/05/2021

lundi 3 mai 2021

La Ville de Montigny-lès-Metz va faire installer un Stolperstein au nom de Marcel Ney. Ces pavés en métal, créés par l’artiste berlinois Gunter Demnig, honorent la mémoire des victimes du nazisme. Dont Marcel Ney, enfant de la commune.

Marcel Ney aura aussi son Stolperstein, pavé recouvert d’une plaque de laiton, sur le ban communal.

La ville, par ce geste, tient à rappeler qu’il a été un héros martyr du régime nazi. Beaucoup ne connaissent son nom que parce qu’un stade de la ville le porte, même si plus personne ne vient y jouer.

Né le 3 janvier 1923 à Montigny-lès-Metz, il est mort le 23 juin 1942 à la prison de Mannheim (Allemagne). Scout et étudiant à l’école supérieure (actuellement lycée Louis-Vincent), Marcel Ney habitait Montigny-lès-Metz (Moselle annexée).

Le réseau Espoir français

Dès 1940, au lendemain de l’invasion du sol de France, un groupe d’étudiants messins se forme dans le but de renseigner la Résistance sur les mouvements de troupes allemands.

Ils prirent le nom de réseau « Espoir français » et agissaient en liaison avec des Résistants de Nancy et de Lons-le-Saunier. Après que l’Espoir français de Metz s’orienta vers le collectage d’informations politiques, économiques et militaires pour le réseau Uranus de Nancy, Robert Granthil, responsable du groupe le persuada de se laisser embaucher à la Poste de Metz pour surveiller les échanges téléphoniques et le courrier allemand.

Une répression féroce

Embauché au tri, il détourna des lettres qui lui semblèrent importantes. Ney a été arrêté le 7 juillet 1941, interné et interrogé à la prison de Metz, transféré avec vingt camarades mosellans à la prison de Sarrebruck (Allemagne).

Suite à l’arrestation d’un de ses membres avec différents documents, le groupe a été démantelé par la Gestapo en juin-juillet 1941. La répression des Allemands a été rapide et se traduisit par 21 arrestations et deux condamnations à mort, ainsi que le démantèlement du réseau.

Il n’arrivait pas à coudre les 20 guêtres exigées quotidiennement. Sa ration journalière a été diminuée. Il tomba malade et a été transféré à la prison hôpital de Mannheim, où il décéda le 23 juin 1942 de tuberculose avant même le jugement du groupe de Résistance.

Son corps mutilé a été rendu à la famille et donna lieu à des obsèques suivies massivement par les habitants de Montigny.

La ville de Montigny-lès-Metz attribua son nom à un stade sis sur le ban de Marly, mais dont elle est propriétaire.

Embauché au tri

Embauché au tri, il détourna des lettres qui lui semblèrent importantes. Ney fut arrêté le 7 juillet 1941, interné et interrogé à la prison de Metz, transféré avec 20 camarades mosellans à la prison de Sarrebruck (Allemagne). Suite à l’arrestation d’un de ses membres avec différents documents, le groupe fut démantelé par la Gestapo en juin-juillet 1941. La répression des allemands fut rapide et se traduisit par vingt et une arrestations et deux condamnations à mort ainsi que le démantèlement du réseau.

Il n’arrivait pas à coudre les 20 guêtres exigées quotidiennement. Sa ration journalière fut alors diminuée. Il tomba malade et fut transféré à la prison hôpital de Mannheim où il décéda le 23 juin 1942 de tuberculose avant même le jugement du groupe de Résistance. La ville de Montigny-lès-Metz attribua son nom à un stade sis sur le ban de Marly mais dont elle est propriétaire.

Marcel Ney fut emprisonné et torturé à mort, le 23 juin 1942 à Mannheim ce avant même d’être jugé. Son corps mutilé fut rendu à la famille et donna lieu à des obsèques suivies massivement par les habitants de Montigny.

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Les serres du Jardin botanique ne datent pas de l’Exposition universelle !

Paru dans le R.L. du 20/04/2021

mardi 20 avril 2021

Les serres du Jardin botanique ne sont pas celles qui ont été construites pour l’Exposition universelle de 1861. L’information a été dévoilée un peu au hasard, lors de recherches entamées lors des 150 ans du site. Retour sur l’histoire d’une confusion.Les serres du Jardin botanique de Metz vont être restaurées. Photo RL /Karim SIARI

Surprenant ! Les serres actuelles du Jardin botanique de Metz ne sont pas celles qui ont été construites à l’occasion de l’Exposition universelle de 1861, contrairement à ce que tout le monde croyait jusqu’alors. Une incroyable découverte faite un peu par hasard. « Pour les 150 ans du Jardin botanique, fêtés en 2017-2018, nous avons monté une grande exposition pour reconstituer leur histoire, indique Aurélie Rotini, responsable technique et scientifique du jardin. Au préalable, Laura, en service civique, a fouillé dans les archives municipales et départementales, afin d’en reconstituer les grandes étapes et de faire le lien entre l’ancien jardin de la colline Sainte-Croix de 1802 et celui-ci ». Des heures et des heures de recherches qui permettent de revoir de vieilles gravures des serres conçues pour l’Exposition universelle de 1861.Clichés des serres de l’exposition universelle de 1861. Photo DR

La conception des serres actuelles du jardin botanique a toujours été attribuée au ferronnier Pantz. Mais lorsque les anciens clichés sont extraits des archives, la question de savoir où se trouvaient précisément ces serres se pose. « On ne les retrouvait pas sur les photos datant de l’Exposition universelle », avoue Aurélie Rotini.
Le mystère demeure… jusqu’en 2019. Cette année-là, une étude est lancée pour restaurer les serres dont les pierres portent de grosses fissures. L’architecte du patrimoine qui remporte l’appel d’offres entame alors une étude globale, couplée d’une étude historique.Des travaux sont prévus sur la façade et les verrières des serres. Photo RL /Karim SIARI

L’incendie qui ravage

Il semblerait donc qu’en 1862, la serre de l’Exposition universelle aurait été démontée pour être implantée à l’extrémité nord du quai Saint-Pierre. Puis elles auraient été transférées au Jardin botanique dans les années 1880, pendant l’Annexion. Dans un premier temps, cette serre dite Fabert est louée par la Ville. C’est d’abord un lieu d’exposition et une salle de réunion pour les associations, avant d’abriter, en 1872, une activité de café-restaurant. « Enfin, dans les archives municipales, on apprend encore que “dans la nuit du 24 au 25 septembre 1876, la serre du jardin Fabert a été entièrement détruite par un incendie”, reprend l’architecte. Si ces sources sont exactes, comment la serre de l’Exposition universelle aurait pu se retrouver dans le jardin botanique en 1880, alors qu’elle aurait disparu en 1876 ? Le second transfert semble discutable, d’autant que les dimensions et l’emprise au sol des serres de l’Exposition universelle n’ont strictement rien de comparables avec les serres actuelles ».Les essences sont fragiles, les travaux des serres sont donc soumis au rythme des saisons. Photo RL /Karim SIARI

L’architecte Wahn qui reconstruit

L’enquête se poursuit et Jacques Fabbri certifie qu’« un plan de janvier reproduit les serres actuelles et est signé Wahn, l’architecte de la Ville sous l’Annexion. Le cartouche des planches indique qu’il s’agit alors des nouvelles serres ».

Il semblerait donc que les serres actuelles du Jardin botanique ont été réalisées et implantées à cette époque-là. « La forme des menuiseries extérieures et intérieures est bien définie sur les planches graphiques, et nous les retrouvons sans ambiguïté. Seules les façades latérales dévoilent une légère modification à la réalisation. Les serres adossées ont également été totalement transformées en 1996. »

Et maintenant ? Les serres vont être restaurée s, à partir du printemps, car les travaux sont soumis au rythme des saisons. Trois années de chantier sont programmées : 2021 restauration de la façade avant et des parties latérales. Puis réfection des grandes verrières en 2022 et des passerelles en 2023.

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Quartier Lizé : le chantier vu du ciel…

Article paru dans le R.L. du 15 avril 2021

dimanche 18 avril 2021

Le quartier Lizé tel qu’il se présente actuellement a de quoi surprendre tous les Montigniens qui l’ont connu du temps de son activité militaire. Jean-Michel Wilmotte, l’architecte en charge du projet de transformation du site, avait annoncé tout ce qui devait disparaître ou être conservé.

Grâce à Jean-François Mestre, pilote de drone professionnel, qui nous permet de publier la vue panoramique qu’il a faite il y a quelques jours, on se rend mieux compte de la surface ainsi rendue au civil, après plus d’un siècle « militaire ». Désamiantage, dépollution, déconstruction… Les engins aux mâchoires d’acier vont laisser place, dans quelques jours, à d’autres engins qui auront une tout autre fonction : celle d’implanter les canalisations et les réseaux divers. Il faudra encore quelques mois pour bien se rendre compte de l’implantation des différents immeubles et de la zone pavillonnaire. L’entreprise Hollinger s’est presque retirée du terrain. Les engins partent petit à petit, tout comme les camions qui ont évacué les différents matériaux, après un tri strict. Bientôt, le bâtiment de la rue Franiatte qui ne sera pas conservé disparaîtra, en raison de la création d’une rue pénétrante qui reliera cette rue Franiatte à la rue Saint-Ladre.

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Pourquoi n’y a-t-il pas de gare dans la commune ?

Paru dans le R.L. du 26/03/2021

dimanche 28 mars 2021

À l’heure où tout le monde prône les déplacements propres, on peut se demander pourquoi Montigny-lès-Metz (qui possédera bientôt un nouvel atelier d’entretien SNCF), ne possède pas de gare voyageurs.

En réalité, l’histoire a joué un sale tour à Montigny-lès-Metz.

Construction de l’embranchement de Nancy à Metz de la ligne Paris-Strasbourg

Le projet présenté en 1844 reçut l’approbation de la Compagnie Paris-Strasbourg. L’importance économique du chemin de fer est défendue par les instances régionales : le nœud ferroviaire n’est qu’un compromis qui tient compte des enjeux économiques.

Le conseil municipal de Metz adhéra à l’exécution du projet de station présenté par la Compagnie de Strasbourg selon les conclusions du rapport des 12 et 15 février 1847 qui stipule et impose que le chargement et le déchargement des marchandises se fassent exclusivement à la station de Metz, et qu’à Montigny, il y aurait une enceinte fermée où l’on établirait ni bureau de voyageurs, ni service pour la livraison expédition ou entrepôt de marchandises.

L’assurance donnée par l’ingénieur en chef de la Compagnie a déterminé le vote du conseil qui a donné son accord, à condition que cette condition soit remplie.

Un atelier de réparations de locomotives

En réalité, il n’y aura à Montigny qu’un atelier de réparations de locomotives. Il faut noter que la ligne qui se dirige vers Nancy (et surtout l’ouvrage de protection) est située sur des jardins de particuliers.

Le conseil des Ponts et chaussées donna son accord entre Frouard et Metz, ainsi que le comité des fortifications. Le 20 juin 1850, l’embranchement de Nancy à Metz était ouvert à l’exploitation depuis une gare provisoire construite en bois devant les remparts.

Depuis le 1er décembre 1844, d’après les ordonnances françaises à Metz, les marchandises en transite sont soumises à l’octroi et chaque ville a ses propres règlements et tarifs. À Montigny-lès-Metz l’octroi a été institué en périphérie de la ville plus tard (1904).

La Ville de Montigny est préoccupée par l’écoulement des eaux depuis la source des Joncs et la Compagnie garantit le captage des eaux et leur conduite jusqu’aux fontaines. La ligne passant en partie sur le terrain communal, la commune vend des parcelles, ce qui permet de construire de nouvelles classes pour les élèves.

Demandes de construction d’une gare (1908, 1911 et 1922)

La construction de la nouvelle gare de Metz, inaugurée en août 1908, provoque une demande de la commune de Montigny visant à l’aménagement d’une station ferroviaire. Cela sans succès. À l’occasion de nouveaux travaux dans les installations de Montigny Ouest en 1911, le conseil municipal réclame une nouvelle fois la construction d’une gare. À nouveau sans succès.

Le problème de la création d’une gare revient comme un serpent de mer. Dans sa réunion du 20 octobre 1922, l’assemblée municipale, une nouvelle fois, en réclame la création. Prenant pour argument qu’une ville de 12 000 habitants devrait en être dotée. Cette énième requête trouvera autant d’écho que les précédentes, à savoir aucune.

En fait c’est la configuration complexe du réseau de voies engendrant des frais importants et un coût énorme qui fit capoter le projet. Mais aujourd’hui alors qu’on va construire de nouvelles halles à l’emplacement des anciens ateliers, cette question reviendra peut-être à l’ordre du jour.

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Fouilles : les quatre questions de La Horgne

Paru dans le R.L. du 19/03/2021

vendredi 19 mars 2021

 

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Un « Stolpersteine » en mémoire de Félix Peupion

Paru dans le R.L. du 04/03/2021

jeudi 4 mars 2021

Un Stolpersteine, petit pavé en laiton, sera placé prochainement par la municipalité sur le trottoir, à Montigny-lès-Metz. Il rappellera où habitait Félix Peupion, comme c’est le cas dans de nombreux pays pour les victimes du régime nazi, persécutées, déportées ou assassinées entre 1933 et 1945

Félix Peupion était un homme politique et un valeureux combattant des deux conflits mondiaux, un résistant disparu dans l’horreur de Dachau.

Félix Peupion est né le 19 avril 1882 à Charleville, dans les Ardennes. Il était conseiller municipal de Montigny depuis 1925. Élu maire en 1927, il fut réélu en 1929 puis en 1935. Il transforma la ville grâce à une urbanisation débutée sous la Première annexion (18 000 habitants en 1934, garnison comprise). Il sut faire face à cette évolution en créant un Office d’habitation à bon marché et fit construire plusieurs lotissements. On lui doit un groupe scolaire destiné à recevoir 600 élèves inauguré le 12 juillet 1936. La débâcle de 1940 met fin à son engagement civique.

En zone libre

Dans les Vosges, avec la IIIe armée, il est fait prisonnier, s’évade, se terre dans la forêt, réussit à gagner Paris et la zone libre en octobre 1940, à Clermont-Ferrand, avec sa famille, et reprend du service au 4e bureau de la 13e Région militaire.

Il reçoit les prisonniers libérés ou évadés, s’occupe de leur reclassement. Il organise un réseau affilié à l’ORA, que dirige le général Frère, prend en charge ceux qui souhaitent rejoindre la France libre, s’occupe de trouver des caches pour les armes parachutées. La Gestapo veille. Le 7 avril 1944, jour du Vendredi saint, Félix Peupion y est convoqué. Le 15 avril 1944, il est arrêté. Commence alors un calvaire de dix mois

Transféré au camp de Dachau

À la prison militaire du 92e RI de Clermont-Ferrand, il est enfermé, transféré à Compiègne dans la chambrée 13 du bâtiment 6.

Le 2 juillet 1944, le convoi 7 909 quitte la gare. 2 166 déportés sont enfermés par groupes de 100. Un voyage hallucinant de quatre jours. L’asphyxie et la soif y provoquent d’indescriptibles scènes de folie. Le deuxième jour, il n’y a que 24 survivants. Le 5 juillet, quand le convoi arrive au camp de Dachau, on sort du train 536 cadavres.

Matricule 77 271

Jean Schneider, arrivé au camp le 4 septembre 1944, après avoir été détenu au Struthof, raconte que Félix Peupion, matricule 77 271, semble résister aux épreuves physiques et garde un excellent moral. Pourtant, il entre à l’infirmerie au plus fort de l’hiver avec une pneumonie grave, contractée dans les blocks non chauffés, par une température de -20°C. Maladie fréquente pour des prisonniers vêtus de haillons, chemises déchirées, pantalons en loques, sans tricot ni chaussettes, et qui n’avaient pour toute nourriture qu’un quignon de pain noir et lourd, et une soupe maigre et claire par jour. Pourtant, il allait vers sa guérison. À peine tiré du danger, il fut rendu au camp. « Ce sera ma mort », dit-il. Au block, au bout de quelques jours, il contracte une dysenterie. Félix Peupion meurt dans la nuit du 10 février 1945.

Dans l’armée française

Sa carrière dans l’armée française avait commencé avant 1914. Il se trouvait en Lorraine annexée quand l’état de danger de guerre fut proclamé. Il passe la frontière pour rejoindre les rangs de l’armée. En août, il a le grade de sous-lieutenant. Il est décoré de la croix de guerre avec trois étoiles et palme, après avoir planté le drapeau du 409e RI sur la butte de Souain, au nord de Reims, lors de l’offensive de septembre 1918. Le capitaine Peupion fut fait chevalier de la Légion d’honneur. Commandant de réserve en 1939, il est affecté à la mobilisation de septembre, au 2e bureau de l’État-Major de la IIIe armée installé au fort Jeanne-d’Arc (Rozérieulles). C’est lui qui, dans la nuit du 10 mai 1940, accueillit, à la frontière, la Grande-Duchesse du Luxembourg et sa famille qui fuyaient devant l’envahisseur.

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Le destin tragique du général Charles DELESTRAINT

Paru dans le R.L. du 03/03/2021

mercredi 3 mars 2021

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Le gazomètre dominait le paysage de 1872 à 1970

Paru dans le R.L. du 28/02/2021

dimanche 28 février 2021

Certains se souviennent de l’un des deux gazomètres de Montigny. le plus haut était installé le long du chemin d’Augny, aujourd’hui rue du Général-Franiatte, entre la rue Bécœur et la voie ferrée allant vers Nancy, Paris, Thionville et Luxembourg.

Àla fin du XIXe siècle, le gazomètre jouxtait le pont de chemin de fer dans l’enceinte de l’usine à gaz. Construite par les Allemands sous la première annexion, celle-ci datait de 1875 et appartenait à la Cie de gaz de Metz. Les gens qui empruntaient cette voie de circulation, jusque dans les années 1970, voyaient un énorme cylindre de 35 mètres de haut et de 30 mètres de diamètre.

Une cloche mobile verticalement

En fait, il y avait deux gazomètres, l’un à côté de l’autre. C’étaient des réservoirs servant à stocker le gaz de ville ou le gaz naturel à température ambiante et à une pression proche de la pression atmosphérique. Le volume du réservoir variait selon la quantité de gaz qu’il contenait. La pression étant assurée par une cloche mobile verticalement. Ayant permis aux habitants de se chauffer pendant presque un demi-siècle et ayant fait leur temps, ces deux installations furent démontées après 60 années de bons et loyaux services. En 1880, l’avènement de l’électricité fit que l’utilité initiale avait quasiment disparu, puisque la fée électricité devenait la principale source d’énergie pour l’éclairage des grandes villes.

Pour le stockage de gaz manufacturé

Cette installation permettait la production, le stockage et la livraison de gaz dit « de ville » pour les installations d’éclairage à la fin du XIXe siècle. La société qui exploitait cette installation était la Société du gaz de la ville de Metz, qui n’était autre qu’une filiale de la Société Lyonnaise de gaz fondée en 1840. Elle complétait ainsi ses installations implantées à Plantières, où le manque de place se faisait sentir. Metz comptait en 1841 environ 600 flammes appelées communément becs de gaz. (9 837 en 1870 et 23 162 en 1893). Le projet était que Montigny devienne l’usine de production principale, après la fermeture de celle située sur le territoire messin. C’est en 1872 que le premier gazomètre fut installé à Metz avec une capacité de 2 200 m³. Il possédait un régulateur de pression. On passa rapidement à 8 000 m³ et 9 000 m³ par 24 heures, avec plusieurs extensions. On franchit même le cap des 10 000 m³ en 1891 pour atteindre quelques années après 30 000 m³.

À l’arrivée du gaz naturel en provenance de Russie, les infrastructures furent démontées à partir de 1971. Par la suite, de nouveaux bâtiments furent construits par GrDF.

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Connaissez-vous l’histoire de la rue de Pont-à-Mousson ?

Paru dans le R.L. du 22/02/2021

vendredi 26 février 2021

L’histoire de la rue de Pont-à-Mousson se confond avec celle de la ville et, au-delà, de la Moselle. Siècle après siècle, nous vous proposons d’en revivre les grandes dates et les grandes évolutions. Pour mieux retracer son parcours.

Au cours des siècles, la rue de Pont-à-Mousson a souvent changé de nom, voire de parcours, comme l’indique la carte de Duchêne (1716).
Grâce à cette voie, on pouvait franchir la Moselle à Moulins-lès-Metz. Et, dans l’autre sens, se rendre à la porte Serpenoise.

Découpée en trois tronçons

La présence du village de Saint-Privat, situé sur la route romaine Lyon-Metz (rue Franiatte), a longtemps freiné l’implantation humaine le long de cette route. Elle traversait des zones inondables.

En 1716, le chemin de Montigny allait jusqu’à la rue des Loges, près du temple, et conduisait au « village de Montigny » pour devenir, plus loin, chemin de Jouy.

Les maisons étaient regroupées autour du monastère des Bénédictines (1681) et du château de l’Évêché, détruit en 1552 par le duc de Guise, lors du siège de Metz par Charles Quint. Son emplacement pourrait expliquer le grand « S » au niveau de l’actuelle mairie.

En 1825, la rue porte le n°76 des routes royales, impériales ou nationales. Ce n’est qu’en 1857 qu’elle prend le n°57.

En 1848, les maisons s’arrêtaient à la place Saint-Victor (limite du village). En 1871, c’est l’Annexion. La rue est pavée avec un éclairage public au gaz. En 1875, le premier tramway hippomobile y circule jusqu’au Jardin botanique (électrique en 1902). Les fossés sont canalisés et comblés. On aménage des trottoirs. La rue est découpée en trois tronçons : rue de la Chaussée, de l’entrée de Montigny jusqu’à la rue Mangin ; rue du Général-Caré, jusqu’à la rue des Martyrs-de-la-Résistance ; rue de Pont-à-Mousson au-delà.

L’armée choisit son nom

À l’époque, la dénomination de cette rue et d’autres, ainsi que celle des casernes, est du ressort du ministère de la Guerre allemand. Il leur donnait le nom de généraux allemands morts au combat pendant la guerre franco-prussienne.

En 1918, lors du retour de la Moselle à la France, les rues allemandes furent débaptisées. On leur donna des noms français. On se servait de grands noms, comme ceux de maréchaux, généraux, hommes politiques, même de lieux de batailles de la guerre qui venait de s’achever. Metz fut la première à en bénéficier, puis ce fut le tour de Montigny et des communes avoisinantes.

Par exemple, la rue de Reims a été dénommée ainsi car cette ville martyre avait été presque complètement détruite lors des combats de la Montagne de Reims. On trouve aussi les rues du Général-Caré (né à Montigny), Franiatte, qui était presque un enfant du pays (sa mère y était née) et Pougin.

Le château de Frescatelly, la Sainte-Famille et le temple

Le château Frescatelly (1719) est au milieu du Jardin botanique, propriété de Metz (1866).

La maison de retraite de la Sainte-Famille change trois fois le paysage. 1867 : les sœurs Octavie (sœurs de la Charité de Strasbourg) louent deux maisons pour accueillir femmes et filles en détresse à leur sortie de prison (le refuge La Persévérance). 1875 : elles louent, en plus, la maison des sœurs du Sacré-Cœur. 1895 : commence la construction du couvent de la Sainte-Famille sur les terrains attenants, pour accueillir les orphelins de 3 à 21 ans.

La première pierre du temple protestant est posée le 31 octobre 1892 ; il est inauguré le 20 décembre 1894. Pendant de nombreuses années, à cet endroit, il y avait une colonne Morris, la croix du Sacrilège et le chêne de l’empereur Guillaume II, le tout entouré d’une grille. Cette place a été aménagée en 1915 et la croix transférée à l’arrière de l’église Saint-Joseph, construite en 1906, comme la pharmacie Serrier. La villa Ziegler du Dr Bardot date de 1905. Le tramway va jusqu’à la place Saint-Victor (1916), qui a vu l’installation d’une cabine de téléphone automatique en 1912. Au 87, habitait, avant 1918, le maire de Montigny, promoteur de la « Bauordnung », ou « Plan d’urbanisme », concernant le règlement des constructions.

Le début de la rue Haefeli était l’entrée de la ferme Dezavelle. La famille Dezavelle (ancien maire) habitait au 209.

On arrive au pont du Chemin de fer de la ligne Metz-Thionville depuis 1854.

À noter que les maisons 318-320 sont à l’emplacement de l’octroi institué en 1905 par le maire, Adolphe Steinmetz.

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