Connaissez-vous l’histoire de la rue de Pont-à-Mousson ?

Paru dans le R.L. du 22/02/2021

vendredi 26 février 2021

L’histoire de la rue de Pont-à-Mousson se confond avec celle de la ville et, au-delà, de la Moselle. Siècle après siècle, nous vous proposons d’en revivre les grandes dates et les grandes évolutions. Pour mieux retracer son parcours.

Au cours des siècles, la rue de Pont-à-Mousson a souvent changé de nom, voire de parcours, comme l’indique la carte de Duchêne (1716).
Grâce à cette voie, on pouvait franchir la Moselle à Moulins-lès-Metz. Et, dans l’autre sens, se rendre à la porte Serpenoise.

Découpée en trois tronçons

La présence du village de Saint-Privat, situé sur la route romaine Lyon-Metz (rue Franiatte), a longtemps freiné l’implantation humaine le long de cette route. Elle traversait des zones inondables.

En 1716, le chemin de Montigny allait jusqu’à la rue des Loges, près du temple, et conduisait au « village de Montigny » pour devenir, plus loin, chemin de Jouy.

Les maisons étaient regroupées autour du monastère des Bénédictines (1681) et du château de l’Évêché, détruit en 1552 par le duc de Guise, lors du siège de Metz par Charles Quint. Son emplacement pourrait expliquer le grand « S » au niveau de l’actuelle mairie.

En 1825, la rue porte le n°76 des routes royales, impériales ou nationales. Ce n’est qu’en 1857 qu’elle prend le n°57.

En 1848, les maisons s’arrêtaient à la place Saint-Victor (limite du village). En 1871, c’est l’Annexion. La rue est pavée avec un éclairage public au gaz. En 1875, le premier tramway hippomobile y circule jusqu’au Jardin botanique (électrique en 1902). Les fossés sont canalisés et comblés. On aménage des trottoirs. La rue est découpée en trois tronçons : rue de la Chaussée, de l’entrée de Montigny jusqu’à la rue Mangin ; rue du Général-Caré, jusqu’à la rue des Martyrs-de-la-Résistance ; rue de Pont-à-Mousson au-delà.

L’armée choisit son nom

À l’époque, la dénomination de cette rue et d’autres, ainsi que celle des casernes, est du ressort du ministère de la Guerre allemand. Il leur donnait le nom de généraux allemands morts au combat pendant la guerre franco-prussienne.

En 1918, lors du retour de la Moselle à la France, les rues allemandes furent débaptisées. On leur donna des noms français. On se servait de grands noms, comme ceux de maréchaux, généraux, hommes politiques, même de lieux de batailles de la guerre qui venait de s’achever. Metz fut la première à en bénéficier, puis ce fut le tour de Montigny et des communes avoisinantes.

Par exemple, la rue de Reims a été dénommée ainsi car cette ville martyre avait été presque complètement détruite lors des combats de la Montagne de Reims. On trouve aussi les rues du Général-Caré (né à Montigny), Franiatte, qui était presque un enfant du pays (sa mère y était née) et Pougin.

Le château de Frescatelly, la Sainte-Famille et le temple

Le château Frescatelly (1719) est au milieu du Jardin botanique, propriété de Metz (1866).

La maison de retraite de la Sainte-Famille change trois fois le paysage. 1867 : les sœurs Octavie (sœurs de la Charité de Strasbourg) louent deux maisons pour accueillir femmes et filles en détresse à leur sortie de prison (le refuge La Persévérance). 1875 : elles louent, en plus, la maison des sœurs du Sacré-Cœur. 1895 : commence la construction du couvent de la Sainte-Famille sur les terrains attenants, pour accueillir les orphelins de 3 à 21 ans.

La première pierre du temple protestant est posée le 31 octobre 1892 ; il est inauguré le 20 décembre 1894. Pendant de nombreuses années, à cet endroit, il y avait une colonne Morris, la croix du Sacrilège et le chêne de l’empereur Guillaume II, le tout entouré d’une grille. Cette place a été aménagée en 1915 et la croix transférée à l’arrière de l’église Saint-Joseph, construite en 1906, comme la pharmacie Serrier. La villa Ziegler du Dr Bardot date de 1905. Le tramway va jusqu’à la place Saint-Victor (1916), qui a vu l’installation d’une cabine de téléphone automatique en 1912. Au 87, habitait, avant 1918, le maire de Montigny, promoteur de la « Bauordnung », ou « Plan d’urbanisme », concernant le règlement des constructions.

Le début de la rue Haefeli était l’entrée de la ferme Dezavelle. La famille Dezavelle (ancien maire) habitait au 209.

On arrive au pont du Chemin de fer de la ligne Metz-Thionville depuis 1854.

À noter que les maisons 318-320 sont à l’emplacement de l’octroi institué en 1905 par le maire, Adolphe Steinmetz.

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