Article paru dans le R.L. du 6 novembre 2022
Si tous les 11 novembre, la tradition veut qu’on se réunisse devant le monument aux Morts de sa commune pour célébrer l’Armistice de 1918, plus aucun témoin ne peut rapporter de vive voix l’ambiance de cette journée. 104 ans plus tard, retour vers le passé avec l’association Montigny-Autrefois.
Montigny procédera, le 11 novembre à 17 h 30, à une cérémonie au pied du monument aux Morts, avec dépôt de gerbe. L’occasion pour la municipalité d’évoquer l’Armistice de 1918 et les millions de morts de ce terrible conflit.
Avec sa cohorte de disparus et de blessés, les témoignages recueillis par l’association Montigny-Autrefois tendent à prouver qu’on ne pouvait pas parler d’allégresse générale.
« Les troupes françaises gagnaient les casernes construites par les Allemands. Montigny, avec ses nombreuses installations militaires que nous connaissons sur le ban, et qui pour certaines laissent aujourd’hui leur place à des opérations immobilières, résonnait d’ordres en français. Le 11 novembre 1918 a été la date officielle de l’arrêt des combats. Des milliers d’habitants sont expulsés ou partent volontairement, ne se sachant plus en sécurité. Une partie de la ville est vide. Montigny vivra véritablement l’évènement le 20 novembre. »
Une foule impatiente
Dans les archives, on retrouve quelques lignes relatant ce jour. Vers 10 h, trois jeunes filles en costume folklorique lorrain se rassemblent devant la maison communale. La foule est joyeuse et impatience le long de la Chaussée-strasse. La municipalité a payé l’ornement des rues. Des automobiles, occupées par des officiers du haut état-major, arrivent de Mirecourt. La foule applaudit. De chaque côté du pont de fer, il y a un arc de triomphe avec l’inscription “Honneur à nos libérateurs” sur fond bleu-blanc-rouge. Une sentinelle française vérifie les laissez-passer. Les tramways ont été arrêtés.
Défilé de militaires
Vers 13 h, les premiers cavaliers arrivent et repoussent la foule sur les trottoirs. Les officiers d’ordonnance ouvrent le défilé. La fanfare des dragons est suivie par des chasseurs d’Afrique en uniforme vert-brun. Le général de division est juste derrière avec d’autres généraux, hauts officiers d’état-major, français, américains et italiens.
Devant la mairie décorée, personnalités et membres du conseil de fabrique regardent un détachement de chasseurs d’Afrique sur des petits chevaux arabes. Deux divisions, le 39e régiment d’artillerie si redouté des Allemands, les knatsch-ratsch (canons de 75) et les canons de 155 précèdent les régiments d’infanterie. Les automobiles cuirassées possédant une tourelle et mitrailleuses font suite. Infanterie et autres armes arrivent. L’enthousiasme est enfin là. La joie se lit sur les visages.