A l’époque où la rue Saint-Ladre abritait les lépreux

C’est une histoire particulière, celle de la lèpre en Pays messin. À Montigny, deux rues abritaient les lépreux : les rues des Loges et Saint-Ladre.
A Montigny, il existait rue des Loges une ladrerie ou léproserie. Les familles peu aisées qui avaient un parent atteint de la lèpre lui construisaient un petit habitat en forme de hutte appelée loge. D’où le nom.
Vie réglementée
Lors d’une cérémonie religieuse on lui signifiait qu’il était considéré comme mort pour les membres de la cité. On lui déposait sur sa tête de la terre venant du cimetière. On lui remettait un habit d’humilité, appelé housse, sans lequel il ne pouvait sortir. Un baril lui était remis pour recevoir l’eau. Il ne devait à aucun moment s’approcher d’un puits, d’une rivière ou fontaine pour boire, laver son linge ou se laver lui-même sous peine de mort. Une cliquette, appelée tarterelle ou crécelle, lui était donnée pour qu’il puisse réclamer nourriture, boisson ou mendier en se situant loin des gens et au-dessous du vent. Des gants lui étaient remis et l’interdiction lui était donnée de ne rien toucher sans eux.
Au XIIe siècle, il existait en pays messin, trois grandes léproseries : Longeau près de Châtel-Saint-Germain, les bordes, à l’est de Metz et ; Saint-Ladre à Montigny.
Une léproserie puis un château
Ce dernier site était destiné aux malades de familles patriciennes de Metz, d’où l’implantation des loges qui se situaient sur le passage des familles aisées et permettaient ainsi de recevoir quelques dons pour les lépreux qui y vivaient. Les Bordes recevaient les moins riches et les indigents. A l’angle de la rue Mgr Heintz et de cette rue Saint-Ladre se trouvait le château de la Haute-Saint-Ladre et la léproserie éponyme. C’est une fondation très importante, créée en 1160, encore appelée Ladrerie-maladrerie.
La léproserie de Montigny était bâtie en dur. Lorsque le séminaire fut construit en 1852, il fallut faire des fouilles qui ont permis la découverte du cimetière de la léproserie. Celle-ci possédait de vastes terrains cultivés qui s’étendaient sur le territoire de Marly et du Sablon. Cette léproserie louait des maisons dans cette rue pour loger des ouvriers et ouvrières affectés à l’entretien des jardins et travaux ménagers. Lorsque la maladie disparaît, le château de la Haute-Saint-Ladre est édifié à l’emplacement de la léproserie.
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