Fêter Pâques permet de se pencher sur les pérégrinations d’une croix à Montigny-lès-Metz. On vous raconte…

En 1800, des voleurs s’introduisent dans l’église de Montigny-lès-Metz. Ils éventrent le tabernacle et volent les vases sacrés : calice, ciboire en argent et ostensoir en cuivre argenté. Le tabernacle est emporté. Il est retrouvé vers 6 h 30, hors du village, à vingt pas de la route qui mène vers Metz, dans la vigne du citoyen montignien Blaise Fabert, aujourd’hui emplacement de l’actuel du temple de Montigny, à l’intersection des rues de Pont-à-Mousson, des Loges et Mangin. Les hosties retrouvées sur les lieux sont précieusement recueillies.
Pour commémorer ce sacrilège, une croix est érigée à cet emplacement. Elle pouvait être vue encore au début du siècle dernier.
Pour faciliter la circulation, les autorités aménagent le carrefour, ce qui nécessite son déplacement. Elle est installée derrière l’église Saint-Joseph, au carrefour des rues de l’Abbé-Châtelain et Saint-Louis. On peut encore deviner les inscriptions, car très effacées, qui ont motivé la création de cette croix.

Les églises de Montigny et Saint-Privat

À l’origine, l’église de la commune se trouvait sur le ban de Saint-Privat. En 1641, un monastère de Bénédictines est fondé dans le village de Montigny. En 1650, les Montigniens demandent et obtiennent l’autorisation d’utiliser la chapelle du couvent pour leurs devoirs religieux. Trop petite, elle est agrandie en 1732 et devient cure, à la place de Saint-Privat, en 1793.
En 1794, le couvent disparaît pour devenir un hôpital militaire. De ce fait, les paroissiens reviennent, dans des conditions précaires, à Saint-Privat.
Ce n’est qu’en 1829, sous l’impulsion de l’abbé Pichon, que l’hôpital militaire redevient église Saint-Antoine-de-Padoue. Devenue vétuste elle est démolie en 1906. L’actuelle église Saint-Joseph, beaucoup plus grande, est construite.
Au regard de cet historique, le vol ne s’est pas fait en l’église de Saint-Antoine-de-Padoue, mais bien en l’église de Saint-Privat, contrairement à la tradition populaire.