Le cimetière Litaldus, de 1868 à aujourd’hui : un lieu chargé d’histoire

vendredi 8 janvier 2021

Le cimetière Litaldus, à Montigny-lès-Metz, date de 1868. En 1870, la Ville y possédait en 1870 une petite surface pour des tombes de militaires français. Les autorités allemandes avaient demandé, en mars-avril 1875, à l’acquérir au nom de l’État allemand. La commune en avait demandé 2 400 francs pour concession et entretien le 11 août 1875.

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Plusieurs curés y sont enterrés

Trois anciens curés y sont inhumés : le curé Pichon, décédé en 1829. Réfractaire, il refusa de prêter serment à la Constitution. Suspendu de ses fonctions, il administrait en cachette les sacrements à ses paroissiens.
Le curé Dufour, décédé en 1849, et le curé Zimmermann, curé de Montigny de 1922 à 1950, décédé en 1962. Pendant le temps de l’Annexion allemande, celui-ci fut expulsé. Durant son ministère, il avait fondé un cinéma, Le Foyer, à l’emplacement actuel du foyer du 3e âge, rue Châtelain.

La tombe de Victor Blaise, curé de Pierrevillers (1902) et celle de Charles Nicolas Altemeyer, ancien aumônier de la Sainte-Famille (1909), mais aussi une plaque de marbre noir apposée sur le mur, porte l’inscription en latin évoquant Eugène Aloyse Kleiner, ancien évêque de Mysore aux Indes (1890-1910) et décédé à la Sainte-Famille en 1915. Celui-ci s’appliqua à développer les œuvres existantes en particulier au collège de Bangalore. C’est durant son épiscopat que la hiérarchie catholique a été établie en Inde.

Hommage aux morts de la guerre de 1870

Le regard peut être attiré par trois tombes, propriété à perpétuité du Souvenir français. Il s’agit de celles de militaires français victimes des combats sanglants de 1870 et morts à l’hôpital ambulance du Petit séminaire de Montigny : Victor Sagéran, lieutenant au 93e d’infanterie de ligne, décédé le 26 août 1870, repose à côté de celle du capitaine F. Menet, du 12e d’infanterie de ligne, décédé la veille. Ainsi que celle d’Auguste Verdeil, lieutenant-colonel au 43e d’infanterie de ligne, officier de la Légion d’honneur, blessé à Saint-Privat le 18 août 1870 et décédé le 7 septembre 1870.

Une Obélisque

Par la suite, le président de la section du Souvenir français de Montigny-lès-Metz avait obtenu, le 8 août 1927, la charge d’entretenir les tombes des militaires inhumés entre 1870 et 1871.

Le monument avec obélisque où sont inscrites les batailles qui se sont déroulées autour de Metz a été restauré. Cette action a permis de rappeler les 75 ans de paix, entre la France et l’Allemagne.

Autre point qui mérite attention : en 1879, une partie était réservée à l’inhumation des protestants en application de l’arrêté du 10 novembre 1879. En 1880, un mur a été édifié pour bien séparer les deux cultes.

Deux soldats américains y sont tombés

Un fait marquant s’est produit lors de la libération de la ville par les Américains le 19 novembre 1944. Deux soldats américains y ont perdu la vie : Frank Maday et James Patterson. Ils reposent au cimetière américain de Saint-Avold. Le corps du premier, tombé sous les balles allemandes près du pont Litaldus, avait été déposé par des Montigniens à la morgue de ce cimetière montignien. Une personne lui avait déposé un bouquet de fleurs entre les mains.


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