En cette période où les familles se rendent sur les tombes de leurs défunts, notre regard a été attiré par trois tombes au cimetière Litaldus de Montigny-lès-Metz.
Propriété à perpétuité du Souvenir français, ces sépultures sont régulièrement entretenues par l’association. Ce sont celles de trois militaires, morts pendant les combats sanglants de 1870 à l’hôpital ambulance du Petit Séminaire de Montigny. Ils ont trouvé la mort quelques jours seulement après l’ouverture des hostilités contre la Prusse. C’est en effet le 19 juillet 1870 que l’Empire français déclarait la guerre au royaume de Prusse.

Des officiers d’infanterie de ligne

Victor Sagéran, lieutenant au 93e d’Infanterie de ligne, né à Nantes le 13 mars 1842, département de la Loire inférieure, mort au champ d’honneur, est décédé le 26 août 1870 à 15h30.
Il repose à côté de son ami le capitaine F. Menet, du 12e d’infanterie de ligne, décédé la veille à 13h, et sur l’identité duquel aucun renseignement ne put être apporté lors de son inhumation.
 La troisième tombe est celle d’Auguste Verdeil, né à Revel (Haute-Garonne), lieutenant-colonel au 43e d’infanterie de ligne, officier de la Légion d’honneur, blessé à Saint-Privat le 18 août 1870 et décédé le 7 septembre 1870 à 9h.

La triste tâche du maire

À chaque fois, ce sont les mêmes personnes qui ont contresigné les documents officiels : le maire de l’époque Charles Didion, édile remplissant les fonctions d’officier d’état civil de la commune de Montigny, en présence de Jean-Nicolas Guérard, âgé de 38 ans, tailleur d’habits, et Pierre Christophe Millet, 54 ans, agent de police.

Propriete du Souvenir Français

Alain Hissette, président de la section locale du Souvenir français, explique : « A l’époque, le président de la section du SF de Montigny avait effectué des démarches et obtenu le 8 aout 1927 la charge d’entretenir les tombes des militaires inhumés entre 1870 et 1871. Il a donc été concédé à perpétuer, à notre section une partie de terrain de 5,88 m2 pour Victor Sagéran et son ami le capitaine F. Menet, et 6,60m2 pour celle d’Auguste Verdeil. La section a versé la somme de 800 F de l’époque à la caisse municipale. Ces deux terrains ne peuvent être cédés à une tierce personne, ni saisis. A l’heure actuelle nous entretenons les tombes grâce à l’argent des quêtes que nous organisons régulièrement »