1918 : les premières heures du retour à la France

La Ville de Montigny-lès-Metz commémore ce lundi le 11 novembre 1918, date du retour de Montigny à la France. L’allégresse était palpable dans une ville pavoisée aux couleurs bleu blanc rouge. Le défilé militaire annonce la paix retrouvée.
Si le 11 novembre est la date officielle de l’arrêt des combats, Montigny-lès-Metz vivra véritablement l’évènement deux jours après, c’est-à-dire le 20 novembre. Certains témoignages de l’époque ont été confiés aux archives de Montigny-Autrefois dont voici les grandes lignes.
Vers 10h se rassemblèrent devant la maison communale les trois jeunes filles désignées pour la réception. Elles étaient en costume folklorique lorrain. La foule s’est réunie dans une joyeuse impatience le long de la Chausseestrasse, le nom de la rue de Pont-à-Mousson sous l’annexion allemande. C’est la municipalité qui paie les frais pour l’ornement des rues à l’occasion de l’entrée des troupes françaises en votant un budget de 750 F.
Des centaines d’automobiles, la plupart occupées par des officiers du Haut État-Major, arrivent de Mirecourt. La foule applaudit.
Cavaliers, dragons et chasseurs d’Afrique
De chaque côté du pont de fer a été érigé un arc de triomphe, avec sur un fond bleu blanc rouge « honneur à nos libérateurs ». Une sentinelle française vérifie les laissez-passer des occupants des voitures. La rotation des tramways a été arrêtée pour faciliter la circulation.
Les employés participent à la fête populaire. Vers 13h, les premiers cavaliers arrivent et repoussent la foule sur les trottoirs. Les officiers d’ordonnance ouvrent le défilé. La fanfare des dragons les suit. Puis une section de chasseurs d’Afrique en uniforme vert-brun.
Le général de division est juste derrière avec d’autres généraux, hauts officiers d’État-major, français, américains et italiens. Devant la mairie décorée, de nombreuses personnalités et des membres du conseil de fabrique.
« Que ferons-nous quand nous redeviendrons français ? »
Un détachement de chasseurs d’Afrique chevauche des petits chevaux arabes suivis de 2 divisions, le 39e régiment d’artillerie si redouté des Allemands, les knatsch-ratsch (canons de 75) et les canons de 155 qui précèdent les régiments d’infanterie. Les automobiles cuirassées possédant une tourelle et mitrailleuses font suite.
De longues files de soldats d’infanterie et d’autres armes arrivent de tous côtés et rejoignent les abords du temple. L’enthousiasme est là, la joie se lit sur les visages, l’ordre est enfin retrouvé, une vue admirable sur la Paix enfin retrouvée, une ambiance qui fait penser à l’évêque Dupont des Loges qui avait répondu à cette question : « Qu’est-ce que nous ferons quand nous redeviendrons français ? Nous ferons des folies… » Il s’ensuit pourtant que les activités économiques stagnent. Le nouveau conseil municipal doit réintroduire la législation et les pratiques françaises. Les écoliers doivent apprendre la langue de Molière, du jour au lendemain…
- Dans les villes et villages d’Alsace-Moselle, libérés après presque 50 ans d’annexion, les entrées triomphales marqueront les esprits. Phto RL/Pierre HECKLER
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